Épargne, quel placement financier choisir en 2024 ?

Épargner régulièrement est une préoccupation courante chez nombre de Français. L’objectif peut être de mettre quelques sous de côté pour faire face à des périodes difficiles, de constituer un capital pour aider ses enfants à démarrer dans la vie active ou encore de préparer une rente complémentaire de retraite. Dans tous les cas la question est souvent la même : quel support choisir pour épargner en 2024 ?

Quel placement financier pour épargner en 2024 ?Les modifications réglementaires, les fréquents aménagements de la fiscalité et les incertitudes liées aux marchés financiers compliquent le choix de l’épargnant.

Voici donc une liste des principaux supports utilisables pour épargner en 2024 :

1. Le Livret A

Le livret A est le support historique de la Caisse d’Épargne et est aujourd’hui distribué par toutes les banques. La collecte qui y est réalisée sert à financer la création de logements sociaux et son taux de rémunération est calculé en fonction des taux interbancaires (prêts entre banques) et de l’inflation. La formule mécanique de fixation du taux peut toutefois être amendée par le gouvernement pour des raisons politiques (maintien du pouvoir d’achat par exemple).

  • Pour qui ? Tout le monde peut ouvrir un Livret A, y compris les mineurs quel que soit leur âge, le livret étant alors géré par les parents. Il est toutefois interdit de détenir plusieurs Livrets A.
  • Quel horizon ? Le Livret A est un produit sans risque. Le capital est garanti et le taux de rémunération fixé par le Gouvernement. La liquidité du Livret A est immédiate, en cas de retrait les fonds sont généralement virés sous 24 heures. Le Livret A peut donc être utilisé pour des périodes d’épargne très courtes.
  • Avantages : Le seuil d’accès au Livret A est très bas (généralement 15 €) et il est possible de mettre en place des virements réguliers de son compte courant vers son Livret A. Le détenteur du Livret A ne prend aucun risque, ni sur le capital versé ni sur la rémunération de son épargne. Enfin, la rémunération du livret A ne subit aucune fiscalité, ni impôt ni prélèvements sociaux.
  • Limites : Le dépôt maximal sur un Livret A est de 22 950 €, qui peut toutefois être augmentée de 12 000 € en utilisant un LDD (Livret de Développement Durable) qui fonctionne comme un Livret A, tant sur le plan de la rémunération que se la fiscalité. La rémunération du Livret A est limitée. Le taux d’intérêt qui était fixé à 1 % depuis le 1er Février 2022 est passé à 3 % depuis le 1er Février 2023 et sera maintenu jusqu’en janvier 2025.

En conclusion, le Livret A est une solution accessible pour une épargne court terme, peu rémunératrice mais sans risque. Il est toujours préférable d’épargner sur son Livret A plutôt que de laisser des liquidités dormantes sur un compte courant qui ne sera pas rémunéré.

2. Les livrets d’épargne bancaires

Le livret d’épargne est un support dont la diffusion a été considérablement développée ces dernières années, notamment avec l’arrivée d’acteurs « spécialisés » sur ce marché : ING, AXA Banque, B for Bank, etc. C’est un support dont la rémunération est souvent sujette à une prime à l’entrée, taux boosté pendant une période donnée sur un montant limité.

  • Pour qui ? Toute personne majeure peut ouvrir un livret d’épargne. Tant les banques que les acteurs spécialisés distribuent ce produit. Une personne physique peut posséder autant de livret d’épargne qu’elle le souhaite.
  • Quel horizon ? Les livrets d’épargne offrent généralement des taux d’intérêts boostés (environ 5% en 2024) sur une période limitée de quelques mois. Au-delà, la rémunération est beaucoup moins intéressante, ne dépassant que rarement les 2% avant fiscalité. Le livret d’épargne est donc a priori destiné aux projets de court terme.
  • Avantages : Le livret d’épargne est un placement qui garantit le capital et propose une rémunération connue d’avance. Il est aussi liquide, les fonds sont généralement disponibles en moins d’une semaine.
  • Limites : Au-delà de la période de taux boostés, les livrets d’épargne n’offrent qu’une rémunération limitée, entre 2% et 3%. De plus, les intérêts qu’il génère, ne bénéficiant d’aucun avantage fiscal, sont soumis à un prélèvement forfaitaire libératoire de 12.8% auquel s’ajoutent les prélèvements sociaux pour 17,2%.

Avec une fiscalité totale de 30%, la rémunération de long terme des livrets d’épargne ne dépasse que rarement 2%, soit moins que l’inflation. Le livret d’épargne ne présente donc que peu d’intérêt pour épargner en 2024, sauf à bénéficier exclusivement d’une offre commerciale sur une durée de quelques mois.

3. Le Plan d’Epargne en Actions (PEA)

Le PEA est un compte de titres sur lequel, en contrepartie de l’investissement sur une catégorie de supports limitée, le détenteur bénéficie de conditions fiscales particulièrement avantageuses. Comme son nom l’indique, les sommes versées au PEA doivent être investies en actions françaises ou européennes, que ce soit en direct ou par le biais de fonds (OPCVM).

  • Pour qui ? Toute personne majeure peut ouvrir un PEA. Comme pour le livret A, il n’est autorisé de détenir qu’un seul PEA par personne.
  • Quel horizon ? L’investissement en actions est la catégorie de placement financier la plus risquée. En contrepartie d’une rémunération qui peut s’avérer payante, l’épargnant porte un risque sur le capital investi. D’autre part, ce support atteint son optimum fiscal à la 5ème année. Il faut donc réserver ce support aux investissements de long terme, en tous cas minimum 5 ans.
  • Avantages : La fiscalité du PEA est très incitative pour l’épargnant. Les gains réalisés sont capitalisés sur le PEA sans fiscalité tant que les sommes ne sont pas retirées. En cas de retrait après 5 ans, l’épargnant ne subit aucune fiscalité sur ses gains, seuls les prélèvements sociaux (17,2%) sont dus. Si le retrait intervient entre 2 et 5 ans de l’ouverture du plan, les gains sont taxés à 19% + 17,2%. Avant 2 ans, la taxation monte à 22,50% + 17,2%.
  • Limites : Le PEA étant exclusivement investi en actions, il ne peut être le placement financier principal de l’épargnant. En outre, le total des versements réalisés sur le PEA ne peut excéder 150 000 €. On peut néanmoins compléter son PEA par la souscription d’un PEA-PME, pour sa part abondable jusqu’à 75 000 €.

Un peu délaissé après les crises successive des années 2000 et 2010 qui ont secoué les marchés actions, le PEA ne manque pourtant pas d’intérêt. Pour un placement de long terme la fiscalité du PEA est particulièrement incitative. La reprise des marchés européens et français en particulier, conjuguée à la « flat tax » qui s’applique désormais sur l’assurance-vie, redonne au PEA une forte attractivité.


4. L’assurance-vie

Souvent appelée « placement préféré des Français », l’assurance-vie est en effet le support drainant la majeure partie de l’épargne. En fait, l’assurance-vie n’est pas en soi un placement financier mais plutôt une enveloppe fiscale au sein de laquelle chacun va pouvoir souscrire des supports financiers lui correspondant, en fonction de ses objectifs et de son appétence au risque.

  • Pour qui ? L’assurance-vie étant un véritable « couteau suisse » du patrimoine financier, tout épargnant devrait avoir un contrat d’assurance-vie. Il est d’ailleurs possible d’avoir plusieurs contrats d’assurance-vie. Certaines compagnies d’assurance acceptent d’ouvrir un contrat à un épargnant mineur. Dans ce cas, les parents sont bien évidemment gestionnaires du contrat jusqu’à la majorité de l’enfant.
  • Quel horizon ? Historiquement, l’assurance-vie atteint son optimum fiscal à 8 ans. Depuis le 27 septembre 2017, la fiscalité de l’assurance vie a été modifiée. Lorsqu’un rachat est effectué sur un contrat de moins de 8 ans, la fiscalité à acquitter sera de 30% à savoir 12.80% d’impôt et 17.20% de prélèvements sociaux. Lorsque le rachat est sur un contrat de plus de 8 ans, la fiscalité à acquitter sera de 24.70% à savoir 7.50% d’impôt et 17.20% de prélèvements sociaux. Aussi, l’horizon de placement dépend de l’allocation choisie par l’épargnant. Pour un placement court terme, on optera majoritairement pour le fonds en Euros, sans risque, de l’assureur ou des OPCVM obligataires. Pour des horizons plus lointains, on peut intégrer une part d’OPCVM d’actions.
  • Avantages : Outre sa souplesse d’utilisation (ticket d’entrée bas, versements programmés possibles, pas de blocage des fonds), le principal avantage de l’assurance-vie reste sa fiscalité. Tout d’abord, les gains ne subissent aucune fiscalité tant que les sommes versées ne sont pas rachetées (retirées) du contrat. Ensuite, lors d’un rachat partiel la part de gains taxable est limitée compte tenu de son mode de calcul. Enfin, l’assurance-vie présente un avantage successoral fort.
    En effet, pour la transmission d’un capital versé avant les 70 ans de l’assuré, aucune taxation n’est subie jusqu’à 152 500 € par bénéficiaire et ce même s’il n’y a pas de lien familial entre l’assuré et le bénéficiaire. Au delà de cette somme, la taxation sera de 20% jusqu’à 700 000 € et 31.25% au-delà.
    Pour la transmission d’un capital versé après les 70 ans de l’assuré, aucune taxation n’est subie jusqu’à 30 500 € pour l’ensemble des bénéficiaires, au delà de cette somme c’est la règle du droit commun transmissionnel qui s’appliquera pour chaque bénéficiaire.
    A noter que la transmission du capital décès à son conjoint est totalement exonéré.
  • Limites : Il n’y a quasiment aucun inconvénient à l’assurance-vie en tant que telle. L’offre d’assurance-vie étant très large et un contrat n’étant pas transférable il convient néanmoins de souscrire un « bon » contrat. Il faut s’attacher à limiter les frais et s’assurer que le contrat est suffisamment ouvert pour répondre à toutes les stratégies d’investissement souhaitées.

L’assurance-vie est un outil patrimonial fondamental. Utilisable tant pour se constituer une épargne sans risque à court terme que pour mettre en œuvre les stratégies financières les plus risquées, l’assurance-vie doit constituer l’épine dorsale de toute gestion de patrimoine financier. Même si les fonds en Euros des assureurs ne sont plus aujourd’hui très intéressants, l’assurance-vie a en 2024 comme dans les années à venir beaucoup d’intérêt pour les épargnants français.


5. Le Plan d’Épargne Retraite (PER)

Le Plan d’Epargne Retraite est institué par la Loi Pacte est a vocation à remplacer les anciens produits de retraite existants afin d’harmoniser le système de retraite. Le PER est une enveloppe juridique et fiscale qui permet de se constituer une retraite par capitalisation.

  • Pour qui ? Ce nouveau produit retraite est accessible à tous, sans condition d’âge ni liée à la situation professionnelle. La souscription est possible à titre individuel par une personne physique ou par une entreprise à caractère collectif et obligatoire.
  • Quel horizon ? Les fonds investis sur le PER sont en principe bloqués jusqu’au départ à la retraite de l’assuré, qui aura le choix de sortir son plan soit sous forme de rente soit sous forme de capital. Il existe toutefois des cas de déblocages anticipés tels que le décès du conjoint ou partenaire de PACS, surendettement de l’assuré, acquisition de la résidence principale, invalidité…
    Dans le cas où l’assuré se trouverait dans l’une de ces situations, le déblocage du PER serait exonéré d’impôts sauf pour l’acquisition de la résidence principale.
    Pour ce qui est du rendement du PER, cela dépendra comme pour l’assurance-vie, du choix de l’allocation et donc du niveau de sécurité de l’investissement.
  • Avantages : Le principal avantage du PER reste la fiscalité. Les versements volontaires effectués sur un PER sont déductibles du revenu imposable du souscripteur dans la limite de 10 % des revenus d’activité (retenus dans la limite de 8 PASS) ou 10 %. Cette déduction a pour conséquence de diminuer le revenu imposable du souscripteur et de faire baisser le montant de l’impôt à payer. Il est important de préciser que les réductions fiscales liées aux versements sur un PER ne sont pas soumises au plafonnement global des niches fiscales.
    Pour ce qui est de la fiscalité en cas de transmission, c’est la fiscalité avantageuse de l’assurance vie qui s’applique.
  • Limites : Le PER est fiscalisé à la sortie, le total des versements est imposé à l’IR sans l’abattement de 10%. Les gains sont également imposés à hauteur de 30% (PFU) ou IR + 17.20% de prélèvements sociaux.

En résumé, le PER est désormais l’unique produit de retraite permettant à la fois de défiscaliser une partie de vos revenus chaque année mais également de vous constituer un capital. Ce produit vous permettra donc de vous créer un complément de retraite dont vous pourrez disposer soit sous forme de rente soit sous forme de capital.


Quelle solution choisir pour épargner en 2024 ?

Pour conclure, et comme souvent en matière de gestion de patrimoine, il n’y a pas de solution unique et aucun produit d’épargne ne regroupe tous les avantages sans contrepartie. Choisir ses placements financiers pour épargner en 2024 mérite de se poser les bonnes questions. L’objectif de l’investissement, sa durée prévisionnelle et le risque que l’épargnant est prêt à porter sont les facteurs déterminants du choix.